Outre la cacophonie (ou calembour) dans le titre de l’article, l’intitulé de la rubrique est intéressant également : “parlons crus”. La rubrique est oenologique : l’énallage consiste ici en l’omission de “de”, on va parler de crus (le cru est au départ l’endroit où croit la vigne, et par métonymie, le vin qui en est issu).
On peut y voir une autre énallage par l’usage adverbial de l’adjectif (selon la grammaire normative) : on aurait attendu”crûment”.
La présence du “s” plaide pour une autre interprétation: l’adjectif est une apposition, ou épithète détachée (selon la terminologie traditionnelle), “parlons en étant crus”. Une ambiguïté lexicale reste présente : on nous croit quand nous parlons (du verbe “croire”) OU notre manière de parler est crue (sans ménagement).
(crédit photographique : Nicolas Bogaerts)